Rapport GEM : risque de « génération perdue » en l’absence de mesures d’urgence liées à l’ODD 4 pour lutter contre les conséquences de la pandémie
Aujourd'hui, le 4 septembre, le Rapport mondial de suivi sur l'Education (GEM) a publié un document d'orientation intitulé « Agir maintenant : Réduire l’impact de la COVID-19 sur le coût de la réalisation de l’Objectif de développement durable (ODD) 4. » Le document soutient qu’agir rapidement à mesure que le monde émerge de la pandémie de COVID-19 permettra de réduire les coûts sans cela nécessaires à la réalisation de l’Objectif 4 des ODD sur l’éducation. Le rapport a été publié en amont de la réunion du 8 juin qui réunissait les ministres des Finances des 193 États membres des Nations Unies afin d’examiner les options politiques en matière de financement pour la reprise après la crise.
Le document d’orientation souligne que, même avant le choc de la pandémie, les pays étaient à la traîne dans la réalisation de l’ODD 4, c’est-à-dire que le temps restant pour réaliser l’objectif a en réalité déjà été comprimé de 15 à 10 ans. L’Internationale de l'Éducation, dans un rapport publié en 2019 intitulé « Rattrapons le retard : Les éducateur·trice·s évaluent les progrès vers la réalisation de l’ODD 4 », s’est également inquiétée du retard pris dans la réalisation des objectifs et a mis en évidence des points spécifiques de l’objectif qui n’étaient pas pris en compte par les gouvernements ainsi que des domaines dans lesquels la situation s’était en fait aggravée.
Le rapport GEM fait valoir que, tant en termes de coûts que pour remédier aux dommages causés par la COVID-19 dans le domaine de l’éducation, il convient de prendre des mesures d'urgence dans certains domaines. Il soutient que l’enseignement à distance a renforcé les inégalités et a placé les élèves marginalisé·e·s dans une situation encore plus défavorable. Il existe en outre de sérieux risques que les élèves abandonnent l’école plutôt que d’y retourner. L’Internationale de l’Éducation a reçu des rapports sur l’intensification du travail des enfants, y compris dans les pays qui avaient réalisé des progrès dans le cadre des initiatives des syndicats de l’éducation collaborant avec le programme de l’Internationale de l’Éducation sur le travail des enfants. En d’autres termes, les efforts de sensibilisation et de soutien sont importants à court terme, sans quoi de nombreux jeunes risquent de subir des dommages permanents sur le long terme.
Le rapport conclut que « le message clé de ce document est que les gouvernements peuvent choisir d’investir dans des stratégies de réinscription et, surtout, de soutien pour s’attaquer de front à un éventuel cercle vicieux de redoublement, de désengagement et, finalement, de décrochage scolaire. Les prochains mois seront critiques pour agir afin de ne pas condamner cette cohorte d’élèves à devenir une génération perdue. »
Le secrétaire général de l’Internationale de l'Éducation, David Edwards, a réagi au rapport GEM en déclarant : « Il montre l’urgence, pour des raisons de coût, d’éducation et d’équité, d'agir rapidement, et en particulier dans les pays à faibles et moyens revenus. Un financement durable est également indispensable à la reprise après la crise. Nous avons besoin d’une solidarité mondiale solide et sans précédent, non seulement pour l’avenir des pays les plus en difficulté, mais aussi pour celui des pays développés. Les crises sanitaires et économiques sont tragiques en soi : elles font bien trop de victimes sur notre planète. Aujourd’hui, elles menacent nos démocraties. »
« Il est grand temps de passer des paroles aux actes pour réaliser l’ODD 4 ainsi que les autres ODD. Ce sont nos réponses mondiales qui détermineront si le droit à l’éducation est plus qu’une simple aspiration dans de nombreux pays. L’exercice de ce droit est une source d’espoir et contribuera à lutter contre le désespoir et l’instabilité ainsi qu’à assurer un avenir à nos enfants et à nos communautés. »