Syndicats de l’éducation et gouvernements réunis au SIPE pour renforcer la profession enseignante
L’édition 2023 du Sommet international sur la profession enseignante (SIPE) s’est clôturée la semaine dernière à Washington, offrant ce que le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation (IE) David Edwards a qualifié de « phare politique et plateforme bien établie pour le débat et l’échange d’idées » concernant les questions cruciales de l’éducation mondiale.
À l’occasion de ce 13e SIPE annuel, 22 pays se sont réunis pour étudier les moyens de renforcer la profession enseignante et garantir que chaque élève puisse bénéficier d’une éducation de qualité.
Cet événement, organisé conjointement par l’Internationale de l’Éducation, le Département américain de l’éducation, les syndicats américains affiliés à l’IE − National Education Association et American Federation of Teachers − et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), était placé sous le thème « Paré·e pour l’avenir : un enseignement transformateur pour l’engagement mondial, la durabilité et l’accès numérique ».
Le Sommet de cette année était centré sur trois sous-thèmes : revalorisation et amélioration de la profession enseignante, éducation aux compétences mondiales et culturelles et à l’engagement citoyen, et exploitation des technologies numériques pour garantir un accès équitable à l’éducation et un meilleur apprentissage pour tou·te·s.
Les participant·e·s à cet événement de trois jours ont mis en avant les liens entre l’engagement citoyen et l’éducation de qualité, notamment la nécessité d’accorder des salaires décents et des ressources adéquates au personnel enseignant.
Au cours de son allocution d’ouverture, la présidente de l’IE Susan Hopgood a souligné les éléments indissociables des thèmes et sous-thèmes du Sommet : « À l’IE, nous nous mobilisons pour mettre en corrélation la crise du financement et le monde durable que nous voulons créer. Notre campagne mondiale La force du public : ensemble on fait école ! unit nos 383 organisations affiliées dans 178 pays et leurs 32 millions de membres dans la lutte pour le financement public de l’éducation et l’investissement dans le secteur public pour garantir un enseignement public inclusif de qualité pour toutes et tous. Comme souligné dans notre appel lancé au cours de ces séances, nous mobilisons nos ressources tout en reconnaissant la nécessité d’adopter une approche collaborative et coopérative pour répondre à la crise de la pénurie de personnel enseignant et faire en sorte que les effectifs soient préparés à l’avenir. »
Outre les interventions de David Edwards et de Susan Hopgood, les participant·e·s ont pu entendre les discours de la Première dame des États-Unis Jill Biden, du secrétaire à l’éducation Miguel Cardona et du directeur de l’OCDE pour l’éducation et les compétences Andreas Schleicher.
La Première dame des États-Unis Jill Biden a déclaré : « Dès lors que l’on s’engage à construire un système éducatif qui fonctionne pour tout le monde, les écoles et les communautés sont plus fortes. Le personnel enseignant bénéficie du soutien dont il a besoin pour s’adresser aux élèves là où ils se trouvent. Les parents n’ont pas à craindre de voir leurs enfants laissés pour compte : ils peuvent grandir et apprendre tous les jours. »
Dans sa conclusion, David Edwards a souligné que la situation de la profession enseignante, notamment la pénurie critique de personnel enseignant dans le monde, comptait parmi les priorités majeures des Nations Unies :
« Pour la première fois en 60 ans, le secrétaire général des Nations Unies a cessé de décrire le problème selon les perspectives habituelles et a entendu l’appel de la profession enseignante, demandant de renverser cette tendance. Le Groupe de haut niveau des Nations Unies recueille des données dans le monde entier pour formuler des recommandations. J’encourage chacun et chacune d’entre vous à prendre part aux consultations, afin que les informations et autres appels à la raison partagés dans des forums tels que le SIPE puissent servir de base à ces recommandations et démontrer pourquoi des investissements critiques sont nécessaires pour les mettre en œuvre. »
David Edwards a également souligné le large consensus parmi les délégations présentes au Sommet, selon lequel le personnel enseignant doit avoir son mot à dire concernant l’utilisation de la technologie dans le cadre de l’enseignement et les objectifs visés : « C’est la raison pour laquelle l’Internationale de l’Éducation souhaite rapidement développer des principes éthiques pour garantir une utilisation efficace et équitable de l’intelligence artificielle, avec et pour le personnel enseignant et au bénéfice des élèves. Vous avez entendu que nous sommes ceux et celles que le monde attend. Autrement dit, nous avons le devoir de nous mobiliser pour assurer une utilisation progressive de cette technologie et amener les gouvernements à respecter leur obligation d’en faire une réalité. »