Les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l'éducation : l'élément vital des systèmes éducatifs et à l'avant-garde du changement
Au milieu d'une crise mondiale de l'éducation, les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l'éducation font preuve de résilience, incarnant l'espoir et la transformation. C'est ce qu'a souligné la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies (ONU), Amina J. Mohammed, dans son discours au 10e Congrès mondial de l'Internationale de l'Éducation (IE).
Les éducateur·trice·s : des piliers dans la tempête
Pour Mohammed, malgré les conflits et la pauvreté, les enseignant·e·s du monde entier persévèrent, éduquant dans les circonstances les plus difficiles, comme la récente pandémie de COVID-19. Leur engagement indéfectible est la pierre angulaire de l'élaboration d'une stratégie pour un avenir durable pour l'éducation. « Ce Congrès est une occasion cruciale pour nous de nous unir, d'élaborer des stratégies et, surtout, d'identifier des moyens de protéger les enseignantes et enseignants et de redonner vie à la profession enseignante alors que nous nous efforçons d'offrir un avenir plus juste, prospère et durable pour toutes et tous », a-t-elle déclaré.
Adopter l'apprentissage numérique dans l'adversité
Le passage à l'apprentissage numérique et à l'IA générative est en cours, les enseignant·e·s faisant face à des pénuries mondiales et à des complexités de formation, a-t-elle poursuivi. Cette transition est essentielle pour l'évolution des systèmes éducatifs, a-t-elle souligné, car « notre relation avec la technologie est certainement en train de se transformer, et à son tour, nos systèmes d'emploi, de protection sociale et de gouvernance se transforment. Le défi pour chaque pays est de naviguer dans ces changements d'une manière qui profite aux personnes et à la planète, et qui renforce le tissu et la cohésion de nos sociétés. Et c'est précisément la raison pour laquelle nous devons également transformer l'éducation. »
Un appel à la renaissance : investir dans les enseignant·e·s
Mohammed a également fortement soutenu l'idée que la profession enseignante exige une augmentation des investissements et des conditions sociales favorables.
Rappelant que, lorsque le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a convoqué le Sommet sur la transformation de l'éducation en 2022 et a créé un Groupe de haut niveau sur la profession enseignante peu de temps après, l'Internationale de l'Éducation et ses membres ont joué un rôle important dans les deux processus.
« S'appuyant sur la sagesse collective de ses membres, le travail du Groupe de haut niveau et ses recommandations constituent une voie globale pour l'avenir », a-t-elle également déclaré, soulignant : « Au fond, les membres du Groupe appellent à la renaissance de la profession enseignante. Ils appellent à une augmentation des investissements dans l'éducation en tant que stratégie de croissance et de développement. ils appellent également à la mise en place de conditions sociales favorables pour les enseignantes et enseignants, les apprenantes et apprenants, les parents et les communautés. Ils savent que les enseignantes et enseignants doivent avoir accès à des contrats stables, à un lieu de travail sûr et sain, à une charge de travail équilibrée et à une protection sociale adéquate. Ils exhortent à l'adoption de politiques nationales globales et holistiques en matière d'enseignantes et enseignants par le biais du dialogue social. »
Les enseignant·e·s : les producteur·trice·s de connaissances au XXIe siècle
À mesure que les systèmes éducatifs évoluent, les enseignant·e·s doivent être repositionné·e·s en tant que producteur·trice·s de connaissances et facilitateur·trice·s de l'apprentissage fondé sur l'enquête, a noté la dirigeante de l'ONU. « Alors que nous soutenons l'adoption de la technologie centrée sur l'humain, nous devons donner aux enseignantes et enseignants les moyens d'être à la fois des créatrices et créateurs de contenu et des utilisatrices et utilisateurs autonomes de la technologie, et pas seulement des consommatrices et consommateurs passifs. »
« Le chemin à parcourir pour les enseignantes et enseignants, la profession enseignante et le secteur de l'éducation, nos sociétés plus largement, ne sera pas facile », a-t-elle poursuivi. « Un changement de cette nature sera difficile. Ce sera un défi pour les gouvernements, pour les parents, pour les syndicats et pour les enseignantes et enseignants eux-mêmes. Mais il est indéniable que la transformation de l'éducation et la renaissance de la profession enseignante sont essentielles. Et à bien des égards, c'est inévitable. Le moment est venu de prendre un nouveau virage, de s'adapter et de s'assurer que les enseignantes et enseignants sont à l'avant-garde des systèmes éducatifs du XXIe siècle. »
L'Organisation des Nations Unies : un partenaire de la transformation
Et les Nations Unies sont prêtes à soutenir la transformation des systèmes éducatifs lors du prochain Sommet de l'avenir à New York et au-delà, a-t-elle déclaré, concluant : « Adoptons cet esprit du Congrès qui consiste à renforcer les syndicats, à valoriser la profession enseignante et à protéger le droit à l'éducation pour toutes et tous. Continuons de prendre des mesures claires pour nous assurer que nos systèmes d'éducation valorisent chaque éducatrice et éducateur et équipent chaque apprenante et apprenant et éducatrice et éducateur pour réussir.
Les délégué·e·s ont applaudi son message, reconnaissant que l'éducation de qualité a vraiment des alliés à l'ONU en la personne du Secrétaire général Guterres et de la Vice-Secrétaire générale Mohammed.
Au cours du Congrès, il·elle·s s'organiseront en faveur de l'école publique et du personnel éducatif, en soutenant les revendications et les actions visant à améliorer les conditions d'enseignement et d'apprentissage, notamment en réduisant la taille des classes, en préservant la sécurité et la santé du personnel éducatif, en augmentant les salaires et en exigeant de meilleures conditions de vie et de travail pour les éducateur·trice·s.