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Les syndicats albanais s'unissent pour davantage d'investissements dans l'enseignement public et ses éducateur·trice·s

Publié 25 octobre 2024 Mis à jour 4 novembre 2024

À l'instar de nombreux autres syndicats de l'éducation de par le monde, le Syndicat albanais indépendant de l’éducation (SPASH-ITUEA) et la Confédération syndicale de l'éducation et des sciences d'Albanie (FSASH) se sont engagés dans la campagne de l'Internationale de l'Éducation (IE) « La force du public : ensemble on fait école ! ». Cette initiative vise à augmenter le financement public de l'éducation et à améliorer les conditions de travail des éducateur·trice·s dans toute l'Albanie.

Un front uni pour l'éducation

Le 17 octobre 2024, vingt dirigeant·e·s régionaux·ales et jeunes représentant·e·s des deux organisations albanaises membres de l'IE, la FSASH et le SPASH, se sont réunis pour participer à un atelier dans le cadre de la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! », qui appelle les gouvernements à financer entièrement les systèmes d'enseignement public et à investir dans les enseignant·e·s et les travailleur·euse·s de l’éducation.

Nevrus Kaptelli, président du SPASH, a souligné les défis auxquels font face les éducateur·trice·s dans son pays. « Le financement de l'éducation est un problème en Europe de l'Est et dans les Balkans occidentaux. Nous allons exiger que, d'ici 2025, 20 % du budget national soit alloué à l'éducation », a-t-il déclaré.

Le leader du SPASH a également expliqué que l'Albanie a récemment entamé le processus d'adhésion à l'Union européenne et qu'elle doit pour cela adopter l'acquis communautaire, c'est-à-dire toute la législation, tous les actes juridiques et toutes les décisions de justice qui constituent le corpus de lois de l'Union européenne. « Dans ce contexte, l'une des tâches du gouvernement albanais est d'allouer 6 % du PIB au budget de l'enseignement public. Nous devons veiller à ce qu'une partie conséquente des six milliards d'euros versés aux Balkans occidentaux soit allouée au financement de l'éducation. Ce sera l'une des revendications que nous adresserons au gouvernement. »

Shpetim Brahaj, le président nouvellement élu de la FSASH, s'est fait l'écho de ces sentiments, soulignant la nécessité d'offrir des conditions de travail et des salaires décents pour rendre le métier d'enseignant·e plus attractif. « La situation dans laquelle nous nous trouvons ne nous permet pas d'accroître l'attractivité de la profession enseignante, avec des salaires adéquats et de bonnes conditions de travail dans les écoles », a déclaré M. Brahaj.

« Le fait que nos syndicats fassent partie du Conseil national de l'éducation est un bon point de départ pour convaincre le ministre de l'Éducation et le gouvernement de mettre en œuvre les recommandations de l'ONU », a-t-il ajouté.

À l'approche des élections nationales en Albanie, les deux syndicats sont déterminés à faire pression pour augmenter le financement de l'éducation et améliorer les conditions de travail des enseignant·e·s. Ils envisagent de mobiliser leurs membres et d'organiser une grande manifestation devant l'édifice abritant le gouvernement pour réclamer que l'éducation devienne une priorité de l'agenda politique.

Pendant l'atelier, la directrice des campagnes et de la communication de l'IE, Rebeca Logan, a présenté un panorama global de la campagne, mettant l'accent sur le fait qu'elle soit menée par des syndicats de l'éducation qui s'organisent pour porter la voix des enseignant·e·s et des personnels de soutien à l'éducation.

L'importance du financement de l'enseignement public

La campagne met en avant le besoin crucial d'investissements durables dans l'éducation et les éducateur·trice·s afin qu'une éducation de qualité pour tous devienne la norme. Elle vise à renforcer l'argumentaire en faveur de systèmes éducatifs publics de qualité, bien financés, inclusifs et équitables, en mettant l'accent sur leur rôle indispensable dans la promotion des droits humains, de l'équité, de l'égalité, de la paix, de la démocratie et de la justice climatique.

Mme Logan a également souligné l'impact négatif des mesures d'austérité et de la privatisation sur la qualité et l'équité des systèmes éducatifs, ainsi que sur les droits et les conditions des travailleur·se·s de l'éducation. Elle a insisté sur l'importance des données, telles que les dépenses scolaires en pourcentage du PIB et les dépenses publiques, pour soutenir les objectifs de la campagne.

Une perspective mondiale

Dans sa présentation de la campagne, Mme Logan a fait remarquer qu'elle était menée par des syndicats d'enseignant·e·s dans le monde entier. Malgré les contraintes financières, la campagne a renforcé la position de syndicalistes dans diverses régions, notamment au Soudan du Sud et en Uruguay, où des réunions interrégionales de syndicats ont permis de faire pression en faveur d'une hausse du financement de l'enseignement public.

La campagne s'appuie sur les Recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante, où s'exprime clairement le besoin d'offrir des salaires compétitifs, des charges de travail raisonnables pour bénéficier d'un personnel enseignant qui se sente en sécurité et qui reste dans la profession. Ces recommandations, approuvées par des organismes internationaux tels que l'ONU, l'UNESCO et l'Organisation internationale du Travail, sont des outils permettant de défendre le droit à de meilleures conditions de travail pour les enseignant·e·s dans le monde entier.