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Les dirigeant∙e∙s de l’Internationale de l’Éducation réaffirment leur engagement à mettre fin à la violence de genre

Publié 26 novembre 2024 Mis à jour 11 décembre 2024

Le Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation s’est joint à la mobilisation mondiale autour des 16 jours d’activisme contre la violence de genre. Dans une série de déclarations, les dirigeant·e·s de l’Internationale de l’Éducation ont attiré l’attention sur les différentes formes de violence de genre, ses causes et ses moteurs, ainsi que sur le travail et le rôle du mouvement syndical de l’éducation pour mettre fin à cette violation des droits de humains la plus répandue.

« Dans le monde, près de 736 millions de femmes ont subi des violences sexuelles ou physiques. Les femmes et les filles issues de communautés marginalisées, celles qui sont déplacées en raison d’une guerre ou d’une crise, les personnes handicapées et les membres de la communauté LGBTI+ sont les plus vulnérables. Nous avons la responsabilité collective d’agir. En tant qu’enseignants et enseignantes, travailleurs et travailleuses de l’éducation et syndicalistes, il s’agit d’une priorité essentielle », a déclaré Mugwena Maluleke, Président de l’Internationale de l’Éducation.

Le Président Maluleke et Ann Mari Milo Lorentzen, Présidente du Comité de la promotion des femmes de l’IE composé de toutes les femmes du Bureau exécutif de l’IE, ont publié une déclaration commune pour marquer la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes.

Louant le travail des syndicats de l’éducation pour mettre fin à la violence sexiste, Ann Mari Milo Lorentzen a souligné le rôle essentiel de l’éducation dans cet effort mondial, en insistant sur l’importance d’un enseignement public gratuit, inclusif et de qualité pour remettre en question les stéréotypes, attitudes, normes et pratiques néfastes qui alimentent la violence de genre.

« C’est pourquoi nous demandons à tous les gouvernements d’agir publiquement et de financer l’éducation. Ratifier et mettre en œuvre la Convention 190 et la Recommandation 206 de l’Organisation internationale du Travail. Et nous devons continuer à faire pression pour la mise en œuvre des recommandations des Nations Unies pour une profession enseignante forte et résistante partout dans le monde », a conclu Ann Mari Milo Lorentzen.

S’opposer au mouvement anti-droits dans l’éducation et au-delà

Johanna Jaara Åstrand, Shelley Morse, Evelyn DeJesus et Nadine A. Molloy, membres du Bureau exécutif, se sont réunies pour attirer l’attention sur le mouvement anti-droits et son discours rempli de haine, de misogynie et de discrimination qui incite à la violence et la normalise. Comme le souligne Evelyn DeJesus, « l’éducation est un champ de bataille dans cette lutte pour nos valeurs et nos droits », les écoles et les éducateur·trice·s étant la cible d’interdictions de livres et de campagnes de harcèlement.

« En tant qu’enseignants et enseignantes et syndicalistes, nous ne permettrons pas que l’éducation soit prise en otage par les forces d’extrême droite. Lors de notre 10e Congrès mondial, nous avons décidé de nous opposer fermement à la censure, à toute forme de discrimination, d’extrémisme et de violence. En tant que syndicats, nous défendons l’autonomie professionnelle des enseignants et enseignantes et le droit de chaque étudiant et étudiante à une éducation inclusive de qualité », a conclu Johanna Jaara Åstrand, Vice-Présidente de l’IE pour l’Europe.

Mettre fin à la violence et au harcèlement dans le monde du travail

Marjolaine Perreault, Maike Finnern et Manuela Mendonça, membres du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation, ont appelé tous les gouvernements à ratifier et à mettre en œuvre la Convention 190 et la Recommandation 206 de l’Organisation internationale du Travail.

« La convention 190 est un outil puissant qui permet aux syndicats de défendre plus efficacement les droits et la dignité des travailleurs et travailleuses, en particulier des femmes et des personnes marginalisées. Elle contribue à garantir que chacun et chacune puisse travailler dans un environnement exempt de violence et de harcèlement de genre », a expliqué Maike Finnern.

Reconnaissant le travail des syndicats de l’éducation dans l’élaboration de la convention 190, Marjolaine Perreault a encouragé les syndicalistes à poursuivre leur mobilisation jusqu’à ce que la convention soit « pleinement mise en œuvre dans chaque pays, pour chaque travailleur et travailleuse ».

Attirer l’attention sur la violence de genre et l’urgence climatique

Les impacts genrés du changement climatique ont été soulignés dans une déclaration de Gilda Montero, Unifah Rosyidi, Correna Haythorpe et Ann Mari Milo Lorentzen, membres du Bureau exécutif de l’IE.

« La lutte contre la violence de genre et notre combat pour la justice climatique sont indissociables. Les recherches indiquent que les femmes et les filles sont jusqu’à 14 fois plus susceptibles d’être blessées lors d’une catastrophe et le nombre de ces événements météorologiques extrêmes augmente chaque année », a averti Gilda Montero.

« Il est temps de se concentrer sur une approche intersectionnelle de la violence de genre et de l’urgence climatique. Nous devons défendre des politiques climatiques sensibles au genre. Nous devons veiller à ce que le Manifeste de l’Internationale de l’Éducation pour une éducation au changement climatique pour tous et toutes soit mis en œuvre dans le monde entier afin que tous les étudiants et toutes les étudiantes disposent des informations nécessaires pour prendre des mesures décisives en faveur du climat. Nous devons écouter les savoirs autochtones et apprendre à vivre de manière durable. Nous devons veiller à ce que toutes les femmes et les filles aient accès à une éducation de qualité afin qu’elles puissent prendre la tête de ce combat mondial pour la justice et l’équité », a déclaré Ann Mari Milo Lorentzen.

Se mobiliser pour mettre fin à la violence scolaire fondée sur le genre

Depuis de nombreuses années, les syndicats de l’éducation s’efforcent de mettre un terme à la violence fondée sur le genre dans les écoles du monde entier. Ces efforts ont été reconnus par Becky Pringle, Hélène Nekarmbaye et Jalila Al-Salman, membres du Bureau exécutif.

Notant que des millions de victimes souffrent en silence, Becky Pringle a souligné que « la violence n’a pas sa place dans nos communautés éducatives ». La violence scolaire fondée sur le genre est une violation du droit à une éducation de qualité et du droit à de bonnes conditions de travail. Partout, les syndicats de l’éducation sont déterminés à faire changer les choses.

« La résolution de notre Congrès visant à mettre fin à la violence scolaire fondée sur le genre montre clairement qu’il n’est pas possible d’offrir une éducation de qualité sans se préoccuper de la protection des enfants et de la sécurité du personnel dans les établissements d’enseignement. Nous sommes résolus à poursuivre notre travail jusqu’à ce que tous et toutes les élèves, les enseignants et enseignantes et le personnel éducatif dans toute leur diversité se sentent en sécurité et soutenus dans nos écoles », a conclu Jalila Al-Salman.

La violence fondée sur le genre dans les guerres et les conflits

Alors que les guerres et les conflits violents se multiplient dans de nombreuses régions du monde, les membres du Bureau exécutif de l’IE se sont réunis pour mettre en lumière leur impact dévastateur sur les femmes et les jeunes filles. Ann Mari Milo Lorentzen, Manal Hdaife, Olha Chabaniuk et Marième Sakho Dansokho ont parlé de la vie des femmes et des filles dans les zones de conflit à travers le monde, mettant en lumière les guerres en Palestine, au Liban, en Ukraine et au Soudan.

Sakho Dansokho a conclu en lançant un appel à l’action : « En tant qu’enseignants et enseignantes et syndicalistes, nous défendons la paix et les droits humains. Nous appelons à la protection des écoles en tant que sanctuaires sûrs. Nous sommes aux côtés des enseignants et enseignantes du monde entier, qui jouent un rôle essentiel dans la construction d’une culture de la paix au sein de nos communautés et de nos sociétés. Soyez à nos côtés. »

Pendant les 16 jours d’activisme et chaque autre jour, les syndicats de l’éducation continueront à œuvrer pour un monde sans violence pour les femmes et les filles dans toute leur diversité.