Amérique latine : le Réseau des travailleuses de l’éducation définit les lignes d’action pour l’avenir
Le Réseau des travailleuses de l’éducation de l’Internationale de l’Éducation pour l’Amérique latine (IEAL) a tenu sa Réunion sous-régionale pour l’Amérique centrale, le Panama et la République dominicaine, les 2 et 3 décembre à San José, au Costa Rica.
La rencontre a débuté par des mots de bienvenue prononcés par Sonia Alesso, présidente du Comité régional de l’IEAL, Fátima Silva, membre de l’équipe politique du Réseau des travailleuses, Yorgina Alvarado et Isabel Olaya, vice-présidentes du Comité régional de l’IEAL, et Gilda Montero, membre du Bureau exécutif mondial de l’IE. Ont également souhaité la bienvenue aux participantes Combertty Rodríguez et Gabriela Bonilla, du bureau régional de l’Internationale de l’Éducation (IEAL).
Mme Alesso a rappelé aux participantes que les syndicats faisaient face à un « très grand défi : celui de former de plus en plus de femmes à la direction syndicale, non seulement sur les questions de genre mais aussi sur des aspects tels que la discussion autour des négociations paritaires ou de la politique syndicale de nos organisations.
Dans son introduction, Gabriela Bonilla a expliqué que le Réseau des travailleuses s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de renforcement syndical des organisations. Elle a aussi insisté sur le fait que les syndicats forts sont ceux qui parviennent à représenter leur base et à la mobiliser, ce qui, dans le cas des syndicats de l’éducation, englobe notamment la représentation des femmes, qui constituent 70 % des effectifs.
Combattre les discours de haine
À l’ordre du jour de la réunion figurait une rencontre avec Larissa Tristán, académicienne et directrice du Centre de recherche sur la communication (CICOM) de l’Université du Costa Rica (UCR). Mme Tristán a présenté un exposé sur le thème « Désordres de l’information : désinformation, discours haineux et violence numérique ».
Cette activité a permis au Réseau des travailleuses de l’IEAL de porter une réflexion sur les discours de haine qui prédominent dans chacun des pays concernés et qui touchent de différentes façons les femmes qui participent à la vie politique.
L’oratrice a fourni quelques clés pour comprendre d’où viennent ces discours et comment ils se manifestent, tandis que les participantes ont discuté des dispositions que nous pouvons prendre au niveau des syndicats pour y faire face.
Renforcer nos organisations syndicales
Au terme de la première journée, les participantes ont présenté des stratégies visant à renforcer leurs syndicats à l’aide des outils du Réseau des travailleuses de l’éducation et de l’IEAL.
Elles ont notamment évoqué la nécessité de transmettre à leurs syndicats ce qui a été discuté lors de cette réunion et, surtout, de le transmettre à la base de l’organisation afin de progresser sur les enjeux de l’égalité des genres dans chacun des pays.
Parmi les autres sujets abordés au cours de la première journée de la réunion figuraient le rôle des femmes dans les syndicats, la valeur du travail de soins invisible, ainsi que la nécessité de conclure des conventions collectives qui tiennent compte de la dimension de genre.
L’événement, qui touchera à sa fin ce mardi 3 décembre, a rassemblé des femmes du Panama, du Costa Rica, du Honduras, de la République dominicaine, du Salvador et de la Colombie.
Vers davantage de politiques de genre au sein des syndicats
Cette activité a été suivie d’une séance de travail en petits groupes. Chaque groupe a discuté des aspects à intégrer dans la politique de genre de leurs organisations et des stratégies qu’elles appliquent dans le cadre du Réseau.
Au nombre des questions soulevées lors de cette discussion figuraient la nécessité pour chaque pays de renforcer ses réseaux de travailleuses au niveau national, l’importance d’une mise à jour des politiques en matière de genre, la formation pour les travailleuses de l’éducation et la nécessité de mettre en place de nouvelles stratégies de sensibilisation.
Il a également été question du renforcement des dispositions en faveur des personnes retraitées, de l’utilisation des plateformes numériques pour accroître la participation politique et de l’importance d’envisager d’autres types de stratégies de lutte dans les pays où sévit un contexte de répression.
Enfin, les participantes ont insisté sur le fait qu’il était important d’améliorer l’organisation autour de ces enjeux à partir de la base, de rapprocher des catégories telles que les jeunes femmes et les travailleuses à contrat à durée indéterminée, et de mettre en place une politique institutionnelle en matière de genre qui soit réellement appliquée.
Sonia Alesso a souligné que le travail futur du Réseau se concentrera sur la formation complète des femmes au sein des organisations affiliées, ainsi que sur l’importance d’intégrer dans les négociations collectives la question des soins et d’autres enjeux liés aux perspectives des femmes.
Ont participé à cette rencontre des représentantes des organisations suivantes, membres de l’Internationale de l’Éducation : COLPROSUMAH et COLPEDAGOGOSH, Honduras ; ANDES 21 de Junio, Salvador ; SEC et ANDE, Costa Rica ; MPU, Panama ; CGTEN-ANDEN, Nicaragua et FECODE, Colombie.
Les conclusions de ces journées de travail s’ajoutent aux propositions des collègues du Cône Sud (en espagnol), dont la réunion sous-régionale s’est tenue les 4 et 5 novembre derniers.
Au terme de la rencontre a eu lieu une réunion des membres du Comité régional de l’IEAL présentes, dont Sonia Alesso (CTERA/Argentine), présidente, Yorgina Alvarado (SEC/Costa Rica) et Isabel Olaya (FECODE/Colombie), vice-présidentes, et Fátima Silva (CNTE/Brésil), membre de l’équipe politique du Réseau. Ces discussions ont porté sur les axes de travail de l’IEAL pour 2025.