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Gaza: L’Internationale de l’Éducation se félicite de la libération de Fatima Al-Rimawi, une dirigeante syndicale palestinienne

Publié 31 janvier 2025 Mis à jour 4 février 2025

L’Internationale de l’Éducation s’est félicitée de la libération de Fatima Nimer Al-Rimawi, une enseignante de maternelle et dirigeante syndicale âgée de 54 ans, qui faisait partie d’un groupe de Palestiniens libérés en même temps que des otages israéliennes, à la suite de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Fatima est présidente de la section de Jéricho du Syndicat général des employé·e·s des établissements préscolaires et privés de Palestine ( Palestine General Union of Workers in Kindergarten and Private Schools, GUWKPS), une organisation membre de l’Internationale de l’Éducation.

Elle avait été arrêtée à son domicile par les Forces de défense israéliennes en janvier 2024, et transférée à la prison de Damon, non loin de Haïfa en Israël. Elle était poursuivie pour « incitation au terrorisme », un chef d’accusation très vague fréquemment invoqué dans ce genre de cas, après avoir publié sur Facebook des commentaires critiques à l’égard des attaques de représailles menées par Israël dans la bande de Gaza.

Fatima a été détenue pendant une année entière sans être jugée, sans accès à des soins médicaux et sans visites de sa famille ou de son avocat. La prison de Damon, où Fatima était incarcérée, a fait l’objet des critiques répétées de plusieurs groupes de défense des droits humains en raison des conditions de détention difficiles et des sévices qui y seraient infligés aux détenus.

Une campagne internationale

L’Internationale de l’Éducation a soutenu une campagne internationale lancée par l’American Federation of Teachers (AFT) et plusieurs autres organisations membres de l’IE appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de Fatima Al-Rimawi.

« La libération de Fatima témoigne de la compassion et de la compétence des syndicats de l’éducation et de la fonction publique à travers le monde, et de ce dont nous sommes capables lorsque nous nous impliquons dans une campagne stratégique ciblée, » a déclaré l’AFT.

La campagne « #LibérezFatima » avait été mise en place en consultation avec des syndicats de l’éducation de la région arabe, des avocats israéliens spécialisés dans la défense des droits humains, ainsi que le mari de Fatima. Un réseau de douze syndicats internationaux, ainsi que des milliers de personnes, ont joint leurs efforts pour plaider en faveur de la libération de Fatima auprès de leurs gouvernements et des autorités israéliennes.

L’éducation comme priorité pour Gaza

À Gaza, le système éducatif a subi des dommages catastrophiques en raison de la guerre prolongée et des bombardements israéliens : la majorité de l’infrastructure éducative a été détruite, des milliers d’enseignant·e·s et d’élèves ont perdu la vie et les personnes qui ont survécu sont profondément traumatisées. Ces destructions entravent l’accès direct à l’enseignement et compromettent le développement à long terme de toute une génération à Gaza.

Saluant l’annonce d’un cessez-le-feu à Gaza comme une étape cruciale pour mettre fin aux souffrances et à la dévastation qui ont frappé la région au cours des 15 derniers mois, l’Internationale de l’Éducation a souligné l’urgence de l’occasion à saisir afin de s’éloigner du conflit et réorienter les priorités vers la reconstruction et la guérison, en portant une attention particulière au système éducatif.

Les syndicats de l’éducation et l’UNRWA, en tant que principal fournisseur d’éducation de qualité à Gaza, ont un rôle crucial à jouer dans le processus de relèvement.

« Ce cessez-le-feu doit être la pierre angulaire d’une paix durable et marquer la fin d’une guerre dévastatrice, » a déclaré Mugwena Maluleke, Président de l’Internationale de l’Éducation. « L’éducation est indispensable à la construction de la paix, elle est la lumière qui guide l’humanité vers un avenir de compassion, de compréhension et d’unité. Reconstruire Gaza, ce n’est pas seulement restaurer des bâtiments, c’est aussi rétablir l’espoir, la dignité et la justice pour ses habitants. »

L’Internationale de l’Éducation a appelé les organisations internationales, les gouvernements, les agences des Nations Unies et les acteurs humanitaires à donner la priorité à l’éducation en investissant dans la reconstruction des écoles et en garantissant l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants. L’Internationale de l’Éducation a également exhorté les deux parties à honorer leurs engagements, à faire respecter le cessez-le-feu, à fournir une aide essentielle à Gaza et à libérer l’ensemble des otages.